Backstage interview
En direct des coulisses du concert, notre reporter a recueilli les propos de M. LUCK, Président de l'Harmonie municipale de Bouxwiller et de M. ACKERMANN, Responsable Pédagogique de l'Ecole Intercommunale de Musique du Pays de Hanau et Responsable du site de Bouxwiller
Président de l’Harmonie Municipale de Bouxwiller
Vous avez accepté de prendre la Présidence de la Musique Municipale de Bouxwiller, peut-on vous demander votre âge ?
J’ai 26 ans.
Vos assumez votre fonction avec aisance et assurance , était-il facile de prendre la décision ?
Avant de prendre ma décision de me présenter en tant que Président j’ai longuement réfléchi mais je suis très attaché à la vie associative et surtout dans le domaine de la musique.
J’ai ainsi d’abord intégré le Comité pendant trois ans en tant que Secrétaire afin de me faire une « image » des responsabilités du Comité et de la Direction. Et comme le poste de Président était pourvoir, je me suis présenté.
Pouvez-vous résumer l’emploi du temps d’un Président comme vous ?
J’organise avec le Directeur le programme des répétitions et des concerts à donner, je contacte par mail tous les membres de l’Harmonie et les tiens au courant de l’organisation des manifestations.
J’organise également le bon déroulement de nos séances de travail avant les grands concerts et j’essaie de rester à l’écoute de tous les musiciens.
D’où nous viennent tous ces musiciens ?
Nos musiciens et musiciennes viennent essentiellement de Bouxwiller et des autres villages alentours du Pays de Hanau.
Rassembler plusieurs générations de musiciens ne doit pas toujours être facile, mais justement, ce fait n’est-il pas une vraie richesse ?
Je pense que le fait de rassembler plusieurs générations est un plus pour un orchestre ; les plus âgés peuvent transmettre leur savoir, et les plus jeunes ne peuvent donner que de la joie à leurs aînés en leur démontrant la passion qu’ils ont pour la musique.
A votre avis, quel est le secret de la réussite ?
Une bonne réussite n’est due qu’à une entente parfaite entre les membres, avec un contact amical et un respect entre les différentes générations.
Directeur de l’Harmonie Municipale de Bouxwiller,
Directeur Pédagogique de l’Ecole Intercommunale de Musique du Pays de Hanau et Responsable du site de Bouxwiller
Depuis combien de temps dirigez-vous cet ensemble ?
Je le dirige depuis 29 ans.
Comment arrive -t-on à mobiliser sur un aussi long terme ?
Il faut d’abord se mobiliser soi-même pour espérer mobiliser un groupe de personnes.
Il est indispensable d’avoir des convictions très profondes, une ténacité à toute épreuve, avoir un projet à long terme et s’entourer de personnes qui partagent ces valeurs.
Tout seul, on ne peut rien faire. Dès le début, des personnes dévouées m’ont aidé dans ma mission : bénévoles, musiciens « anciens », professeurs de l’école de musique, élus…
Toutes ces personnes ont œuvré pour le bien commun, qui doit toujours primer sur l’intérêt personnel.
Il faut toujours avoir un noyau de musiciens fidèles qui servent d’exemple aux plus jeunes. Ainsi, la transmission se fait naturellement.
Vous rassemblez des musiciens de plusieurs générations, si je puis dire, vous devez y être pour quelque chose ?
Mon expérience dans l’enseignement musical auprès d’élèves à partir de 3 ans jusqu’aux adultes y est pour quelque chose dans la réussite de ce mélange de générations, mais c’est avant tout grâce aux qualités humaines et musicales des musiciens que cela devient possible.
Les jeunes ne sont pas en reste, et régulièrement la classe d’orchestre épaule et renouvelle votre formation. Cela se fait-il naturellement ?
Le renouvellement de l’effectif est très important. Sans lui, l’orchestre n’existerait plus.
C’est pourquoi j’ai toujours privilégié le lien entre l’école de musique et l’Harmonie.
Ensuite, il faut que les jeunes aient envie de venir, donc que l’orchestre se montre sous un jour attrayant pour convaincre les élèves et leurs parents.
Cela passe par une exigence de qualité musicale, un enthousiasme contagieux, et un esprit ouvert de la part des anciens, ce qui est le cas dans notre orchestre.
Encore une fois, c’est l’affaire de tout le groupe.
Votre bonne humeur, on la sent sincère. Vous vous éclatez dans ce milieu ?
Je ne rigole pas tous les jours, car dans mon travail, je me heurte à des obstacles coriaces : incompréhension, inculture, paresse, problèmes matériels, etc…
Mais j’ai aussi beaucoup de satisfactions, surtout parce que je fais ce que j’aime et ce en quoi je crois.
La Musique demande beaucoup d’efforts, mais j’appelle cela « l’effort souriant ».
Cela fait du bien, et le plaisir est toujours au rendez-vous.
Je parle du vrai plaisir, celui que l’on partage avec les autres.
Ce plaisir est sans fin, car j’apprends tous les jours, je travaille mon instrument, je découvre sans cesse de nouveaux trésors que je partage ensuite.
Selon la formule consacrée, est-il vrai que la Musique adoucit les mœurs ?
Bien sûr que la Musique adoucit les mœurs. A condition qu’elle ne soit pas détournée de son essence première en devenant outil de propagande (Hitler a ainsi utilisé la musique de Wagner pour étayer ses thèses délirantes) ou simple objet de commerce et d’abrutissement collectif.
Pour moi, la Musique est une espèce de mer intérieure qui fait du bien au corps, à l’intelligence, à l’esprit, à l’âme. Si elle est vécue avec sincérité, elle apaise les sentiments négatifs qui nous rongent et éveille ce qu’il y a de meilleur en nous.